Homme encadré sur fond blanc

 

« Homme encadré sur fond blanc » de et avec Pierric Tenthorey au théâtre Tristan Bernard est une pause poétique dans un monde clos.

 

afficheImaginez-vous enfermé dans une pièce à la blancheur immaculée, aux portes closes, et où repose un cube capricieux, il y a de quoi avoir des angoisses. A cent lieux de l’affiche du spectacle apaisante qui appelle à la méditation.

Pierric, pour les intimes, va en faire la rude expérience, il n’aura qu’un seul but : s’échapper de ce qui rapidement peut devenir un enfer, et l’enfer ce n’est pas les autres…
Un enfer qui est tout de même constitué de deux portes avec des poignées récalcitrantes, des portes qui semblent vouloir rester définitivement closes.

Il va falloir toute l’incroyable agilité de Pierric pour tenter, par moult expériences, de s’évader.
Seulement il y a un petit problème, quand il semble avoir touché au but, c’est le trou noir, et sa tentative recommence de zéro à chaque fois jusqu’à l’épuisement.
Pour les cinéphiles cela n’est pas sans rappeler le film « Un jour sans fin » ou plus récemment pour les théâtreux « Hier est un autre jour ! » avec Daniel Russo et Gérard Loussine.
Une situation qui peut faire rêver mais qui est en réalité très angoissante.

On a beau être champion du monde de la magie, avoir une dextérité sans failles, rien n’y fait quand vous êtes piégé, vous êtes piégé !009 HD offerte

Au lever du rideau, ce spectacle accompagné de musiques psychédéliques de Jérôme Giller, nous avons l’impression d’admirer un tableau de Pierre Magritte, récemment exposé au Centre Pompidou.
Immobile dans son costume noir avec la tête rentrée dans les épaules, il donne l’illusion d’une toile que l’on scrute pour savoir s’il est vivant.
Un contraste en noir et blanc où de temps en temps des touches, via divers accessoires, de couleurs viendront donner un peu d’éclat à cette histoire, sans parler des éclairages de Nicolas Mayoraz d’une précision déroutante, au rendu éclatant.

017 HDOutre un sifflement parfaitement maîtrisé, dans l’économie des mots, seuls deux d’entre eux viendront rompre cette barrière qu’il s’est imposée, il nous fait voyager par la gestuelle dans son univers, un univers poétique, mêlant le jonglage, la magie, la danse, l’humour.
Cet humour que l’on peut qualifier de visuel est tout à fait étonnant. D’un premier abord on pourrait se dire que l’on va s’ennuyer, qu’au bout de quelques minutes on en aura vite fait le tour, eh bien détrompez-vous, c’est tout le contraire. On ne voit pas le temps passer et quand son enfermement explose c’est avec un énorme soulagement que l’on voit Pierric retrouver le monde sonore auquel nous sommes tous familiers.

028 HDUn humour pour certains qui rappellera celui de Jacques Tati ou bien encore celui de Buster Keaton. Pour ma part, j’ajouterai celui de Benny Hill avec son œil rieur, ses grimaces et ses sourires ravageurs : un spectacle en forme de dessin animé.
Pierric Tenthorey ne cherche pas à nous épater, ses tours sont distillés avec un naturel déconcertant, dans une finesse épurée, comme si cela ne pouvait être autrement. Le résultat est bougrement efficace et surprenant.

Le chapeau, son chapeau, sera le clou du spectacle, que je vous conseille d’aller applaudir : Chapeau l’Artiste !

 

« Homme encadré sur fond blanc » au théâtre Tristan Bernard, du mardi au samedi à 21h, matinée le samedi à 18h, jusqu’au 31 août.

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