Je pionce donc je suis

« Je pionce donc je suis » un symposium humoristique sur le sommeil et les rêves de Michaël Hirsch et Ivan Calbérac au théâtre Le Lucernaire : « To bed or not to bed », telle est la question !

 

Vafficheous l’aurez compris Michaël Hirsch une nouvelle fois frappe fort et nous entraîne dans son monde délirant de tendresse, de poésie. Une écriture subtile, élégante qui se laisse adorer par nos oreilles, il virevolte sur les mots, sur leur sonorité : un jeu d’équilibriste de haute voltige et certainement pas celui d’un narcoleptique.

Souvent comparé à Raymond Devos ou à Pierre Desproges, il est tout simplement Michaël Hirsch, un Charlie Chaplin des temps modernes, où sa parole est reine, réconfortante, qui nous distille les bienfaits du sommeil, sous toutes ses formes.
Il est le prince du bon mot, de la bonne citation, l’empereur de l’expression littéraire joyeuse et bienvenue.

Dans ce monde de plus en plus individualiste, il partage avec nous son enthousiasme, sa foi dans l’être humain.
Au détour d’une expression courante de la langue française, il détourne son sens en déclinant à l’infini sa version liée à l’univers de son nouveau spectacle sur les bénéfices du sommeil dans notre vie.
La musique de Frédéric Schumann berce les draps, les lits, les oreillers, les couettes qui sont son terrain de jeu favori dans un superbe décor aux multiples fonctions de Natacha Markoff, à en faire pâlir un certain fabricant suédois. Accompagné des douces lumières de Laurent Réal qui mettent en valeur la belle collection de robes de chambre de Caroline Gichuki.

21h30, le monde commence à s’endormir, à chercher les bras de Morphée, mais il est perturbé par les réseaux sociaux, la toile avec son fil interminable, qui avec leurs appareils viennent entraver cette recherche du sommeil : ils en prendront pour leur grade. JE_PIONCE_HD-AAA_6295
Dans ce brouhaha, il y en a un qui s’éveille ou sort de son rêve…. Michaël Hirsch campe un jeune cadre dynamique, Isidore Beaupieu à la recherche du bonheur, un Isidore qui voudrait mettre sa vie entre charentaises. A l’aide d’une multitude de personnages nous allons suivre, de rebondissement en rebondissement, son périple de jeune chef de produit qui doit présenter devant son patron de la société Sanchez, un entrepreneur dans l’électroménager de premier plan, son nouveau réveil qui devrait révolutionner notre mode de vie.
Seulement voilà, notre héros d’un jour, devrais-je dire d’une nuit, s’est endormi et rate sa présentation, ayant pour conséquence son renvoi en direct sur toutes les chaînes de la télévision.
Réfléchissons une seconde : l’homme ne serait-il pas le seul animal de la planète qui a besoin d’un réveil pour se réveiller ?
Sa femme Sandra (à vous de trouver le jeu de mots…), sa mère, son père, son collègue Bruno, les membres de l’association Sapionces, et tant d’autres personnages que vous découvrirez, jalonnent son parcours du combattant pour mettre en exergue sa nécessité absolue de dormir.

Le moment qui m’a fait le plus rire est la scène du tribunal où l’on retrouve notre pauvre Isidore malmené par son patron Sanchez. Il sera défendu par Maître Luchini et comme témoin de la défense Jean d’Ormesson. Là encore je ne vous dévoile pas les jeux de mots dont ils font l’objet : ils sont jubilatoires.

JE_PIONCE_HD-AAA_5773Je ne serai pas comme Bruno, un gardien de nuit, mais plutôt un Bruno enthousiaste d’avoir assisté à un spectacle 100% réussi où la mise en scène de Clotilde Daniault d’une propreté incroyable est millimétrée (pour l’anecdote je l’avais vue la veille dans « Jo » au théâtre du Gymnase où elle fait partie de la brillante distribution qui entraîne le public dans une cascade de rires), elle met en avant finement et délicatement tout le potentiel de ce fabuleux humoriste nommé Michaël Hirsch, telle une plume qui s’envole de l’oreiller.
Tout est merveilleusement réglé, rien ne vient perturber cette prestation parfaitement maîtrisée et je comprends pourquoi à chaque spectacle Michaël Hirsch fait salle comble.

Une heure vingt de pur bonheur où le grain de folie d’Ivan Calbérac (à qui l’on doit récemment « La dégustation » avec Isabelle Carré et Bernard Campan) est venu s’ajouter à celui de Michaël Hirsch : ils ont réussi le pari d’écrire un spectacle sur la nuit, le sommeil sans nous provoquer des bâillements. Au contraire un spectacle qui roule à la vitesse d’un TGV, et pas d’un train couchette, qui donne la pêche, la banane, le sourire et le Rire !

 

« Je pionce donc je suis » au théâtre Le Lucernaire, du jeudi au samedi à 21h30 et le dimanche à 19h, jusqu’au 19 janvier 2020.

1 réflexion sur « Je pionce donc je suis »

  1. Valerie Chaouat 02/10/2019 — 00:08

    Bravo, on t’attend en Israël, chana Tova

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