La Dame aux Camélias

 

« La Dame aux Camélias » d’après Alexandre Dumas fils dans une mise en scène de Jean-Marie Ledo au théâtre Le Guichet Montparnasse est une plongée intime dans la vie d’une courtisane qui a fait chavirer plus d’un cœur.

 

Jean-Marie Ledo et Jean-François Labourdette proposent un travail intéressant dans la présentation de cette œuvre.
En effet, il ne s’agit point de la pièce en cinq actes qu’avait tirée l’auteur de son roman, mais une adaptation de ce dernier en pièce de théâtre.

L’intérêt étant d’introduire dans cette démarche le narrateur, en sachant qu’Armand Duval s’adresse au narrateur dans le roman qui en fait n’est autre que sa modeste personne.

Le plus important dans cette présentation est de savoir : « J’engage donc le lecteur (le spectateur) à être convaincu de la réalité de cette histoire dont tous les personnages, à l’exception de l’héroïne, vivent encore. »

C’est ainsi que le narrateur, interprété tout en justesse et présent habilement pendant tout le récit par Laurent Moulin, introduit l’histoire qui va nous tenir en haleine pendant une heure et demie, croisant au fil de l’intrigue tous les personnages.

Qui ne connaît pas l’histoire de La Dame aux Camélias dont les interprétations au théâtre, au cinéma et même à l’opéra dans la fascinante « La Traviata » ont déclenché les passions…amoureuses…une dame qui prêta ses charmes à Marie Duplessis (Alphonsine Plessis) alias Marguerite Gautier, le grand amour d’Alexandre Dumas fils, dessinée aujourd’hui dans une élégance mystérieuse par la fougueuse Natacha Simic.

Un auteur qui se cache derrière Armand Duval, un jeune bourgeois du parisien chic au charme irrésistible sous les traits romantiques de Romain Châteaugiron, qui tomba passionnément amoureux de notre héroïne : ne dit-on pas que l’amour rend aveugle…
Une courtisane belle, à l’assurance ravageuse, financièrement indépendante, contrairement à Armand Duval qui dépendait de son père. Grâce aux appâts de son corps et de sa conversation elle grimpa l’escalier social à s’en brûler les ailes. Le mal fleuri eut raison de sa vie de courtisane.
Dans un élan d’amour elle accepta à la demande du père d’Armand Duval, sous les traits sévères de Jean-François Labourdette, de rompre avec son fils. A la faveur d’une relation intermittente avec son amant « le Comte » joué tout en fébrilité, jalousie assouvie, par Jean-Marie Ledo, qui par un amour démesuré finança son train de vie, elle put assouvir les plaisirs de sa vie de reine éphémère.

Gravitent autour de ces personnages clés, sa servante, la dévouée Nanine jouée tout en douceur, en bienveillance par Michelle Sevault ; mais aussi la croqueuse de diamants, assoiffée de conquêtes, Prudence Duvernois interprétée tout en opportunisme par Maïna Louboutin qui jeta son dévolu sur le jeune premier aux dents longues Gaston Rieux créé tout en malice par Ronan Carretti.

J’avais apprécié les précédentes mises en scène de Jean-Marie Ledo dans « Richard III », « Tailleur pour dames » et « Les Sincères » ; une fois encore dans une sensibilité exacerbée, il nous livre une mise en scène délicate accompagnée de la musique de Franz Liszt, l’admirateur de Marguerite Gautier.

Doit-on s’attendrir sur son sort, elle qui mourut à la fleur de l’âge, seule et désargentée ?
A vous de vous faire une opinion en assistant à cette histoire jouée brillamment par les comédiens de la Compagnie Le Théâtre des 400 coups.

 

« La Dame aux Camélias » au théâtre Le Guichet Montparnasse, les dimanches à 20h, jusqu’au 10 avril.

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