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Au gré de mes sorties retrouvez mes impressions qui je l'espère vous donneront l'envie d'aller au théâtre , voir un ballet, écouter un chanteur, un concert.

Le billet de Bruno

Elodie Sicard & Bertrand Chamayou

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« Elodie Sicard & Bertrand Chamayou » pour l’ouverture du festival Le temps d’aimer la danse sur la scène du Centre culturel Peyuco Duhart, salle Tanka, de Saint-Jean-de-Luz, est un condensé onirique à l’imagination débordante de ce que la musique peut apporter à la danse et vice-versa, dans une diablerie parfaitement maîtrisée.

 

Quel percutant et poétique passage de flambeaux entre les Festivals Ravel en pays basque et Le temps d’aimer la danse avec cette mise en valeur de ces douze variations du compositeur John Cage, composées entre 1940 et 1945. Des variations destinées à accompagner un cours de danse : une mission délicate me direz-vous, d’autant plus que selon son imagination un seul piano devait remplacer par le subterfuge de modifications des sonorités à l’aide de pièces métalliques, en bois et autres matières, un ensemble de percussions. L’ombre de Merce Cunningham accompagne les vibrations des notes sur les mouvements de la danse…

En effet quoi de plus surprenant que d’entendre les notes d’un piano à queue avec son ventre ouvert complètement à l’inconnu, dont le couvercle a disparu dans les sphères de l’intemporel. Ses résonances en sont d’autant plus singulières qu’elles sont attachantes.

Une musique qui dérange, qui affole, qui attendrit, qui bouscule, mais surtout qui ne laisse pas indifférent tout en réverbérant magistralement sur scène : de la haute voltige.

Alors comment mettre en valeur l’héritage de John Cage si ce n’est en lui rendant hommage par les compositions, les respirations, les solos de la danseuse et chorégraphe Elodie Sicard et l’habileté déconcertante, des mains, des doigts de Bertrand Chamayou. Lequel a eu l’ingéniosité de placer non pas un mais quatre pianos sur scène comme les quatre points cardinaux qui nous donnent l’orientation de sa mise en scène, afin de mener à bien cet extravagant exercice.

Quatre pianos à queue, pianos préparés (tel un accordeur de piano) par Anna Paolina Hasslacher (un rôle de l’ombre mais indispensable à la bonne exécution de l’hommage), ventres ouverts, qui symbolisent ce carré voulu par John Cage…d’où son titre Cage2…dans lequel évolue la danseuse. Un hommage créé le 08 novembre 2021 sur le Manège de la Scène nationale de Reims.

Du Mysterious Adventure au And The Earth Shall Bear Again, ce sont douze respirations aux vibrantes élégances qu’Elodie Sicard prête son corps, son âme, pour mettre en valeur ces notes percutantes, métalliques, prolongées par Bertrand Chamayou. De la volupté flotte dans l’air, les solos s’envolent tels les oiseaux pour mieux fusionner avec les pianos qui se répondent en écho. Une poésie à toute épreuve nous imprègne dans cette vision inspirée par ce duo à l’union sacrée.

De la friponnerie est également présente dans cette exécution : Elodie Sicard revêtue de son costume aux couleurs flamboyantes joue malicieusement avec sa crinière, les accessoires, notamment celui qui évoque une fraise, ce col de lingerie mettant en valeur son visage coquin, ou encore une guitare, une jarretière, un bébé, une perruque…

De l’émotion, de la tendresse aussi avec cette évocation d’une cérémonie encensée qui laisse s’envoler un nuage effilé suspendu dans le temps, qui laisse place à de la distraction avec ce texte tapé, comme avec une machine à écrire par les doigts malicieux du pianiste.

Une magistrale ouverture de festival tout en remerciant la fin d’un autre. Deux arts qui se fondent, se complètent, qui respirent à l’unisson : tout simplement merci à Elodie Sicard et Bertrand Chamayou pour avoir fait battre nos cœurs en osmose avec vos émouvantes interprétations.

 

Elodie Sicard & Bertrand Chamayou sur la scène de la salle Tanka du Centre culturel Peyuco Duhart, un évènement le Festival Ravel & Scène nationale du Sud-Aquitain & Le temps d’aimer la danse, vu le 04 septembre 2024.

Elodie Sicard & Bertrand Chamayou
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