15 Septembre 2023
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« Cendrillon » un ballet chorégraphié par Thierry Malandain et interprété par les danseurs du Ballet Nice Méditerranée sur la scène du théâtre La gare du midi de Biarritz, dans le cadre du festival Le temps d’aimer la danse, est une pure merveille d’esthétisme poétique, sublimé par les fées de la danse.
Sur la musique ensorcelante de Sergueï Prokofiev, Thierry Malandain a une fois de plus démontré sa capacité d’innovation, d’inventivité, exacerbées dans la simplicité et la pureté du mouvement qui en fait sa marque de fabrique.
Dans une fluidité troublante chaque geste, chaque position, vient se lier les uns aux autres pour former une chorégraphie remarquable d’intensité dramatique dans sa teneur d’un contemporain néoclassique.
Cendrillon, ce conte légendaire qui a séduit depuis moult générations les têtes blondes chères à nos cœurs, vient nous enchanter par sa simplicité d’exécution.
Une belle-mère acariâtre, des belles-sœurs imbuvables et un prince charmant à la recherche de son amour, sans oublier sa marraine la bonne fée et son père fou d’amour pour sa fille, sont les principaux protagonistes de ce conte légendaire aux reflets d’une douceur intemporelle rythmé par les douze coups de minuit.
Un conte, créé en 2013 sur une commande de l’Opéra Royal du Château de Versailles, présenté dans une version qui n’a pas pris une ride et qui par son interprétation souffle le bonheur dans ce monde torturé.
Dans une scénographie de Jorge Gallardo des plus épurées, les danseurs sont encadrés dans leurs évolutions par des murs aux lignes remplies d’escarpins rutilants.
Et ce n’est pas sans un certain humour, que la chorégraphie de Thierry Malandain transmise pour l’occasion à Giuseppe Chiavaro et Fredrick Deberdt, vient donner du plaisir à ce conte aux vicissitudes de cette pauvre souillon de Cendrillon face à ces trois hommes qui interprètent une belle-mère aux béquilles volantes et des belles-sœurs, créatures du diable aux cranes rasés : on rit beaucoup de leurs circonvolutions transportées par leurs bâtons de majorettes surplombés par des têtes plumées dans leur espoir de séduire le prince charmant qui n’a d’yeux que pour sa belle Cendrillon rencontrée lors du bal.
Un bal, précédé par cette horde de chevaux conduisant ce magnifique carrosse vers sa destinée, pièce maîtresse de cette chorégraphie magistrale, aux aspects exaltés d’une noirceur avec ses mannequins, aux robes enveloppantes, sur roulettes, densifiant cette foule venue répondre à l’appel du prince, où la pantoufle remplacée par cet escarpin rutilant de sagesse sera bien en mal de retrouver sa propriétaire. Un bal ponctué par ce cours de danse à la barre d’une imagination éloquente, indispensable à tous danseurs digne de son art.
De magnifiques pas de deux viennent amplifier les moments clés de ce conte, notamment celui étincelant de Cendrillon et du Prince conclu par ce fougueux baiser, dont nous connaissons tous l’issue…quoique…Thierry Malandain avec son œil espiègle nous réserve toujours des surprises dans sa relecture de conte légendaire…
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Les frais et joyeux danseurs : Julie Magnon Verdier, Alicia Fabry, Veronica Colombo, Ilenia Vinci, Madlaine Pastor, Noemie Meier, Thomas Rousse, Isaac Shaw, Zhani Lukaj, Giacomo Auletta, Alessandro Pulitani, Andrea Canalicchio, Ciro Lieto, Luis Valle, Lisa Bottet, Ivan Maimone, Sayaka Tanno, Shigeyuki Kondo, Nina Martiarena, Theodore Nelson, Virginia Meneguzzo, Romain Sirvent, Noah Dunlop et Carlotta Pini sont les interprètes aux pas, jetés, sautés, inspirés par une générosité d’interprétation à faire fondre le plus gelé des icebergs de cette histoire qui fait nous retourner en enfance dans un bonheur éclairé par ces rayons de soleil que sont Cendrillon et son Prince charmant.
« Cendrillon » sur la scène du théâtre La gare du midi à Biarritz, le 14 septembre 2023