8 Décembre 2024
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« La pérégrination vers l’ouest » interprété par la Yabin dance company chorégraphié par Yabin Wang sur la scène du théâtre La gare du midi, une programmation Entractes Organisations, est un voyage à la recherche du graal jalonné de multiples épreuves.
Il y a quatorze danseurs qui évoluent sur scène pour nous raconter cette fabuleuse histoire tirée de l’œuvre littéraire de l’écrivain chinois WU Cheng’en, de la dynastie Ming, au XVIe siècle.
La pérégrination vers l’ouest étant considérée comme l’un des quatre grands romans de la littérature classique chinoise. Il a été adapté sous de nombreuses formes et traduit pour être lu dans le monde entier.
Le Yin et le Yang se conjuguent ce soir pour associer l’occident avec sa musique et l’orient avec son histoire et ses personnages hauts en couleur dont celles des costumes mirifiques de Jia Wang. Yabin Wang en a extrait la moelle épinière pour se concentrer sur les principaux chapitres du roman.
Point de départ de ce ballet : le voyage de la Chine à l’Inde du moine bouddhiste Xuanzang à la recherche, aidé par ses disciples, des soutras authentiques du VIIe siècle.
Une atmosphère sombre construite par les lumières d’Eric Soyer guidera tout au long de ce voyage les danseurs, ponctué par les vidéos évocatrices des défis à relever au fil du ballet par Mathieu Sanchez.
Une épopée navigant de la forêt, traversée par un vol d’oiseaux, à la mer déchaînée, ponctuée par le tonnerre et les éclairs d’où jaillira la lumière, exhumant son lot de monstres à combattre pour atteindre l’Ouest, but de ce voyage.
Les principales histoires évoquées sont : Singet capture Huit-défense, Démone du cadastre se joue par trois fois de Tripitaka, Traverser les Eaux-du-Ciel, Vers le Royaume des Femmes.
Un ballet, créé en 2023, où l’extrême souplesse des danseurs aussi bien à l’aise dans les acrobaties que dans les pas de deux et les solos, est d’une grâce alliant la puissance du geste à celle du regard.
Un ballet qui croise le fer entre les danses traditionnelles chinoises et les techniques contemporaines : une alliance de toute beauté donnant la part belle à Xuanzang et le pouvoir de ses disciples faisant fi avec courage des monstres et des esprits qui veulent les dévorer : la mort n’aura pas raison d’eux !
En cela, l’écriture symphonique de Laurent Petitgirard sublime cet exercice de style en donnant une part belle à la poésie de la construction cinématographique du ballet. Il souligne habilement les envolées lyriques des pas très aériens des danseurs.
Dans un graphisme épuré, où le miroir d’une planche de surf renvoie la lumière, la destinée sur des lignes géométriques d’une toile d’araignée prenant dans ses filets la maîtrise de l’espace et où le boulier joue avec le temps qui passe à la conquête des écritures sacrées, des soutras bouddhistes.
Yabin Wang dans la conception de son ballet abat les frontières de la danse pour sublimer une histoire qui a marqué son enfance. Elle a su dans une harmonie parfaite conjuguer la danse, la musique, la lumière, le multimédia, dans des expressions corporelles très poétiques : un langage qui lui est très personnel.
« La pérégrination vers l’ouest » sur la scène du théâtre La gare du midi à Biarritz, une programmation Entractes Organisations avec la collaboration du Malandain Ballet Biarritz. vu le 081224