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Au gré de mes sorties retrouvez mes impressions qui je l'espère vous donneront l'envie d'aller au théâtre , voir un ballet, écouter un chanteur, un concert.

Le billet de Bruno

Le voyage de Monsieur Perrichon

« Le voyage de Monsieur Perrichon » d’Eugène Labiche dans une mise en scène de Frédérique Lazarini sur la scène du Théâtre du Chêne Noir est un voyage vivifiant vers les alpes suisses aux multiples rebondissements.

 

Frédérique Lazarini, assistée de Lydia Nicaud, signe une mise en scène pétillante, audacieuse, où les délicieux anachronismes qui jalonnent la pièce nous transportent joyeusement du 19e siècle au 21e siècle, tout en respectant l’esprit comique, burlesque d’Eugène Labiche. Ajouté à cela des chansons en anglais et vous obtenez un patchwork des plus subtiles.

Monsieur Perrichon, ex carrossier de son état, retiré des affaires, emmène pour la première fois en train sa femme Caroline et sa fille Henriette dans un voyage rocambolesque qui doit les conduire vers la mer de glace, au pied du Mont Blanc. Rendez-vous gare de Lyon. Mais oh surprise deux jeunes gens épris de la belle Henriette, qu’ils ont rencontrée lors d’un bal dans le huitième arrondissement, seront du voyage pour conquérir son cœur et obtenir l’approbation des parents en vue d’une union. L’un se nomme Daniel Savary, gérant d’une société de paquebots et l’autre Armand Desroches, banquier de son état. Tous deux ayant un statut digne de conquérir la fille de Monsieur Perrichon vont entrer dans une lutte fraternelle : que le meilleur gagne…la parole du père…

De chute en crevasse, de sauvetages en tous genres, tous deux auront bien maille à partir avec le père qui devra faire un choix, qui s’annonce difficile voire douloureux, celui même qui a retrouvé son souffle grâce à un mémorable bouche à bouche des plus comiques. Quand bien même un commandant serait de la partie, avec un duel qui pointe le bout de son nez, ainsi que de la présence de l’équivoque Marjorin.

« Que l’homme est petit quand on le contemple du haut de la mère de glace ». Une réplique qui résume à elle seule toute la pièce !

Frédérique Lazarini a incontestablement le sens du comique de situation et du détail dans ses mises en scène. Rien ne lui échappe pour maintenir un rythme d’enfer dans la progression de l’intrigue avec ses nombreux rebondissements.

Aidée en cela par une scénographie endiablée de François Cabanat avec ses changements de décors qui relèvent de numéros de cirque et les effets vidéo sur deux écrans géants d’Hugo Givort, soulignée par la musique joyeuse de François Peyroni. Les costumes de Dominique Bourde apportent une touche de fantaisie avec ses doudounes à la blancheur digne des glaciers du Mont Blanc.

Une troupe qui maîtrise parfaitement les ressorts comiques du jeu au point de maintenir son public dans une attention permanente. Cédric Colas dans le rôle de Monsieur Perrichon joue à merveille cet homme à la fois vaniteux et touchant. Un soleil qui fond comme neige au soleil quand il faut se montrer digne d’être d’un homme. Emmanuelle Galabru joue dans une belle insouciance son rôle de mère aimante à la générosité débordante. Quant à Messaline Paillet dans le rôle d’Henriette elle incarne avec justesse cette fille respectueuse de l’avis de ses parents : ils incarnent un trio familial savoureux.

Arthur Guézennec, Daniel, et Hugo Givort, Armand, jouent à la perfection les deux prétendants dans un dynamisme affolant, une énergie contagieuse, rivalisant d’ingéniosité pour conquérir le cœur de la belle Henriette. Guillaume Veyre, l’homme orchestre de cette comédie est incroyable de drôlerie dans l’incarnation de tous les rôles secondaires, comme celui du Commandant, de Marjorin ou encore celui des valets.

Ce cher Eugène Labiche disait : Cet animal en parlant du bourgeois, offre des ressources sans nombre à qui sait les voir, il est inépuisable.

Une comédie exquise, rythmée, qui vous procurera un peu de fraîcheur sous cette chaleur avignonnaise !

« Le voyage de Monsieur Perrichon » sur la scène du Théâtre du chêne Noir, du 05 au 26 juillet, à 10h00, relâche les mardis. Vu le 060725

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