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Au gré de mes sorties retrouvez mes impressions qui je l'espère vous donneront l'envie d'aller au théâtre , voir un ballet, écouter un chanteur, un concert.

Le billet de Bruno

Un chapeau de paille d'Italie

« Un chapeau de paille d’Italie » d’Eugène Labiche dans une adaptation de la Compagnie l’éternel été, mis en scène par Emmanuel Besnault et Benoit Gruel sur la scène du théâtre rouge du Lucernaire est un rêve éveillé dans la douceur d’un conte d’enfants.

 

Si vous avez un doute sur ce que représente un rajeunissement d’une œuvre théâtrale, courez voir celle présentée au Lucernaire, vous n’en croirez pas vos yeux et vos oreilles.

Eugène Labiche a écrit cette comédie en 1851 et a moult reprises été représentée dans le monde entier sous diverses adaptations. Ce soir c’est une version écourtée pour ne retenir que l’essentiel du propos qui vous est présentée. Mais quelle belle saveur en ont tiré les adaptateurs. On se régale de l’élégance du jeu de cette jeunesse qui dans un rythme effréné nous séduit par tant d’ingéniosité. La mise en scène très ludique et rythmée d’Emmanuel Besnault et Benoit Gruel est un petit bijou à déguster sans modération.

Le propos est bien connu : Ferdinand, rentier, jeune parisien de son état est sur le point d’épouser Hélène Nonancourt, fille d’un pépiniériste de Charentonneau (interprété dans la pièce par Madame pour une question de parité), qui pour un parti pris de mise en scène n’apparaîtra jamais sur scène, laissant planer ainsi un rêve, omniprésent pendant cette « récréation ». Mais le ton est donné avec ces répliques : « Je lui demande la main de sa fille - Qui êtes-vous ? - J’ai vingt-deux francs de rente - Sortez ! - Par jour ! - Asseyez-vous donc ! »

Pas moins de huit fiacres sont nécessaires pour transporter tous les invités de la noce et le malheur a voulu que celui de Ferdinand qui faisait une promenade matinale dans le bois de Vincennes avant d’être lié à vie avec sa promise, a subi de son cheval, en mal de petit déjeuner, la dégustation d’un chapeau de paille d’une jeune femme contant fleurette à son amant, militaire de surcroit et loin d’être commode. Afin que cette jeune femme ne perde pas la face vis-à-vis de son mari, orageux sur les bords, Ferdinand par tous les moyens se doit de trouver un chapeau de paille qui ressemble en tous points à celui dégusté avec appétit par le cheval.

S’ensuit alors de rebondissements en rebondissements des quiproquos à foison qui emportent le public dans des rires libérateurs d’une tension pour le moins absurde qui s’apparenterait bien à un rêve.

En effet, tout commence par la découverte de chérubins, en phase de réveil éclairée par Benjamin Migneco, emmaillotés et allongés sur des matelas et couettes bien moelleuses sujettes aux jeux les plus enfantins allant de la bataille de polochons au combat de peluches (dont les spectateurs en feront les frais…) ; très nombreuses sur l’espace scénique qui ressemble à un immense lit, dans une scénographie d’Emmanuel Besnault et Benoit Gruel, foyer de toutes les rencontres les plus folles et les plus oniriques, prolongées par une douce musique de Benjamin Migneco, propice à un éveil qui s’annonce très mouvementé. En premier lieu une ronde qui donne le tempo à cette folle journée qui pointe le bout de son nez avec au fur et à mesure l’apparition des protagonistes de la noce, endimanchés du plus bel effet par Magdaléna Calloc’h.

Avant que tout ne glisse dans un trouble rocambolesque, nous pouvons donc nous poser la question : sommes-nous dans un rêve en forme de cartoon qui devient réalité ? Ou bien vivons-nous réellement les turpitudes de Ferdinand à l’approche de son mariage qui prend des allures de cauchemar ?

Pour mener à bien une telle entreprise, il fallait des comédiens chevronnés, tant à l’aise dans la comédie que dans l’acrobatie en passant par la folie du chant : Guillaume Collignon, Victor Duez, Sarah Fuentes, Mélanie Le Duc et Emmanuel Besnault ont relevé haut la main le défi et démontré que l’esprit de troupe peut soulever les montagnes et relever tous les défis, notamment celui d’Eugène Labiche !

Seul l’Amour triomphera, mais dans quelle condition ? A vous de le découvrir.

Une version du Chapeau de paille d’Italie qui décoiffe mais qui fait du bien aux zygomatiques !

 

« Un chapeau de paille d’Italie » sur la scène du théâtre rouge du Lucernaire, une production Compagnie l’Eternel été – Lucernaire. Du mardi au samedi à 19h et les dimanches à 16h, jusqu’au 17 mars 2024. Vu le 160124

 

 

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