On aurait dû aller en Grèce

« On aurait dû aller en Grèce » une comédie de Pierre-Marie Mosconi dans une mise en scène d’Anne Bourgeois sur la scène du Théâtre du Gymnase, est un aller sans retour sur une île où le rire est le moteur des vacances passablement secouées comme une célèbre boisson !

La famille Rousselot prend ses quartiers de vacances en Corse, dans une villa luxueuse, pour rompre d’un cycle infernal qui les conduit chaque année en Grèce. Une famille typique de bobos parisiens bien qu’elle soit originaire de Neuilly-sur-Seine : excusez du peu, cela n’est pas pareil à ouï-dire du chef de clan Christian Rousselot, gynécologue de son état. Une famille composée de Marie-Cécile, la mère névrosée qui s’évade dans l’alcool, de la fille Anne-Sophie qui vient de se faire larguer juste avant les vacances par son « chéri » et du fils Emmanuel qui cache un secret bien gardé qu’il serait temps de dévoiler afin de s’épanouir dans la vie…

Mais essentiellement une famille au bord de la banqueroute, due à une perte considérable du chef de famille dans la crypto monnaie, famille qui s’est fait prêter une maison pour passer des vacances à moindre frais, raison oblige.

Une mayonnaise aux composants surprenants qui prend doucement, après une arrivée accidentée malencontreusement contre une vache : mais qu’est-ce qu’elle fichait sur la route ? Ah oui nous sommes en Corse !

Une histoire banale me dire-vous, il n’y a rien qui motive d’en faire un plat. Eh bien les corses ne sont pas tout à fait de cet avis et ils n’aiment pas qu’on vienne les chatouiller dans leur sieste. Et surtout qu’on vienne les spolier. La famille Campana ne va pas se faire prier pour remettre de l’ordre et faire marcher au pas les Pinzuti.

De rebondissement en rebondissement, qu’il vous faudra découvrir pour ne pas dévoiler les ressorts de cette comédie, la famille va passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel pour essayer de se maintenir à flot sur cette île de Beauté.

Quelques indices tout de même : une police dépassée par les évènements en la voix d’Elie Semoun, devrait comprendre que les Rousselot sont sous le joug d’un être roublard en la voix de Laurent Baffie ; le syndrome de Stockholm sera tout de même de la partie…le tout arrosé par de la liqueur de myrte : un cocktail explosif comme les corses les aiment.

Anne Bourgeois en collaboration avec Richard Bessis s’est amusée à coordonner tous ces caractères bien trempés dans une autodérision assumée et donner les impulsions qui jaillissent lors des règlements de comptes familiaux, on pourrait même dire insulaires. Une orchestration de Maridé menée tambour battant dans les décors de Bettina Mentreau éclairés par Jacques Rouveyrollis.

L’infatigable Daniel Russo, patriarche à la mèche rebelle essaye de contenir les débordements de ses ouailles avec difficulté d’autant plus que sa femme Ariane Séguillon ne l’aide franchement pas, de plus ses enfants Clémence Lassalas et Benjamin Baffie n’en font qu’à leur tête : ils auraient peut-être dû passer leurs vacances en Grèce… Mais la Corse est dignement représentée par Marie-Ange Casta, Michel Ferracci et Frédéric Poggi : un trio qui défend bec et ongles ses valeurs insulaires.

Des vacances inoubliables pour la famille Rousselot et pour les spectateurs qui n’en sortiront pas indemnes : le rire et la bonne humeur sont passés par là, à notre plus grand plaisir !

« On aurait dû aller en Grèce » sur la scène du Théâtre du Gymnase, du jeudi au samedi à 21h, matinées les samedis et dimanches à 17h, jusqu’au 13 avril 2025. Vue le 300125