Overblog Tous les blogs Top blogs Musique & Divertissements Tous les blogs Musique & Divertissements
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Au gré de mes sorties retrouvez mes impressions qui je l'espère vous donneront l'envie d'aller au théâtre , voir un ballet, écouter un chanteur, un concert.

Le billet de Bruno

Soie

« Soie » d’après le roman dAlessandro Baricco dans une traduction de Françoise Brun et une adaptation de Sylvie Dorliat & une mise en scène de William Mesguich sur la scène du Théâtre des Corps Saints est une histoire d’Amour tissée sur un fil de soie.

 

Une atmosphère de brouillard nous accueille pour nous conter l’histoire incroyable d’Hervé Joncour qui entreprit vers 1860 quatre expéditions au Japon pour acheter des vers à soie. Le Japon c’est toujours tout droit…jusqu’au bout du monde…

Après m’avoir charmé avec « La petite fille de Monsieur Linh », Sylvie Dorliat a de nouveau capté toute mon attention avec son conte sur cette histoire d’amour, un triangle amoureux sur fond de fil à soie.

Avec sa voix grave, chaude, envoûtante, aux diverses intonations, propres aux différents personnages de ce conte, Sylvie Dorliat nous embarque dans son voyage à la conquête de l’impossible où le rêve côtoie la réalité dans une sensualité enivrante.

Hervé Joncour : un destin hors norme qui va lui faire traverser le globe, à pied, à cheval, en train, en bateau…sur le fleuve Amour, à la recherche d’un trésor, celui du ver à soie : rémunérateur par excellence. Sa vente, lors de ses retours, apporte l’argent, le luxe, tout en évitant de contempler son destin comme on contemple un jour de pluie.

Dans sa belle robe de chambre en soie aux couleurs chatoyantes, Sylvie Dorliat explore en toute simplicité dans un suspens maîtrisé les sentiments inavoués de cet aventurier pour cette belle japonaise rencontrée sur son parcours tumultueux et habillée d’un kimono d’une blancheur immaculée : elle fait battre son cœur.

Une existence occupée par trois femmes, son épouse Hélène, qui comme Pénélope attend sagement son mari à chacun de ses voyages, la japonaise maîtresse d’un guerrier japonais au surnom de Hara Kei qui le fascine et le bouleverse, et Madame Blanche une tenancière de bordel qui lui sera très utile pour les traductions des calligraphies japonaises.

La mise en scène couplée des lumières de William Mesguich apporte une douceur dans ce récit aux multiples rebondissements, voire guerriers. Ses lumières qui traversent les rideaux de fils sculptent l’espace scénique tout en mettant en valeur les différents éléments qui jalonnent le récit jusqu’à la scène finale remplie de poésie. La création sonore de David van Tongerloo et les créations vidéo de Karine Zibaut complètent ce tableau digne d’un peintre tout en soutenant le fil dramatique.

Une adaptation théâtralisée comme Sylvie Dorliat sait les faire, un travail de dentelle où les ombres et les lumières se caressent, se conjuguent, pour donner vie à cette histoire d’amour !

Dans une justesse de jeu, elle captive, hypnotise son auditoire qui dans ses silences laissent échapper quelques rires pour ne pas perturber cette merveilleuse conteuse au monologue émouvant : un véritable bijou de délicatesse.

 

« Soie » sur la scène du Théâtre des Corps Saints, à 10h00, du 05 au 25 juillet, relâche les mardis. Vu le 070725

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article